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Le réchauffement climatique et les glaciers pyrénéens

Depuis 1880, la température est relevée au pic du Midi et l’on constate une élévation de près de 1,4 °C par siècle de la température moyenne annuelle.
Ce réchauffement climatique est constaté ailleurs en France et dans le Monde.
A quoi le réchauffement est-il dû ?

En réalisant des carottages dans les glaces en Antarctique, nous sommes capables de déduire la température et le taux de CO2 au cours des 800 000 dernières années.
Taux de CO2 et température sont liés par le phénomène appelé « effet de serre ».
Qu’est-ce-que l’effet de serre ?
Une partie du rayonnement solaire arrivant jusqu’au sol est ré-émise vers le ciel sous forme de chaleur (infrarouges thermiques). Ce rayonnement infrarouge est absorbé par les gaz à effet de serre (CO2, vapeur d’eau, méthane, …) présents dans notre atmosphère, aboutissant à une température moyenne de 15 °C qui a permis le développement de la vie.
Sans les gaz à effet de serre, la température moyenne du Globe serait de -18 °C !
Si l’on augmente le taux de gaz à effet de serre, la chaleur absorbée dans l’atmosphère devient plus importante, aboutissant à un réchauffement global et à un risque de dérèglement du climat.

Le taux de CO2 n’a jamais dépassé la concentration de 300 ppm (ou 0,03 %) au cours des 800 000 dernières années. Mais au cours du XXe siècle, en lien avec l’activité humaine, il a augmenté pour être actuellement au-dessus des 420 ppm (0,042 %) !

Sur ce relevé au pic du Midi, on voit bien l’augmentation récente du taux de CO2 et sa variation saisonnière : au printemps et en été, la végétation absorbe du CO2, faisant temporairement baisser le taux… Mais la tendance générale est clairement à la hausse (courbe rouge).
Examinons les températures au pic du Midi

Dans le détail, on constate qu’au sommet du pic du Midi, les températures maximales (le jour) sont restées pratiquement stables tout au long du siècle dernier alors que les minimales (la nuit) étaient en forte augmentation. De nos jours les températures diurnes et nocturnes augmentent pareillement.
Quelle en est l’explication ?
Un air plus chaud est aussi plus chargé en humidité, ce qui se traduit au pic du Midi par davantage de nuages. En journée, ces nuages limitent l’échauffement du sol par le soleil (d’où la stagnation des températures). En revanche, la nuit, la couverture nuageuse « piège » la chaleur du sol : les températures sont moins froides.
L’humidité relative de l’air qui n’a cessé de croître au dessus du pic du Midi pendant le XXe siècle s’est maintenant stabilisée autour de 70 % et ne limite plus l’échauffement du sol. Depuis le début du XXIe siècle, les températures maximales se sont mises à augmenter avec une pente sensiblement égale à celle des températures minimales.
Y a-t-il, dans les Pyrénées, des effets visibles de ce réchauffement climatique ?
Le recul des glaciers des Pyrénées témoigne particulièrement bien de l’ampleur du réchauffement climatique : ils totalisent une surface de 23 km² en 1850, tandis que leur surface actuelle ne dépasse pas 3 km² ! On peut prévoir leur disparition dans quelques décennies…

Évolution du Glacier d’Ossoue entre 1911 (photo Ludovic Gaurier), 2015 (photo André Rondi) et 2023 (photo Pierre René).
